5 raisons égoistes de partir en volontariat à l’étranger

Football et volontariat au Mexique

Parler de volontariat comme je le fais sur le blog depuis quelques temps, c’est bien, à mes yeux, c’est même très bien. Et c’est même encore mieux d’agir, comme je l’ai fait lors de mon volontariat au Mexique par exemple. Mais soyons honnêtes deux minutes, le volontariat, ou autre formes de bénévolat, on le fait toujours aussi un peu pour nous. Voici donc 5 raisons « égoïstes », qui pourraient bien en motiver plus d’un à partir en volontariat à l’étranger.

Montrer que l’on est quelqu’un de bien

Et oui, lorsque l’on fait un volontariat, on prouve au monde que l’on est une bonne personne. Partir faire du bénévolat, pour beaucoup, c’est aussi devenir une meilleure personne, avoir une meilleure image de soi, se sentir meilleur que les autres… Cela a un coté très arrogant, c’est sur , mais n’est-ce pas un peu justifié ? Aussi naïf que cette phrase puisse paraître, je pense que si chacun de nous ne faisait, ne serait-ce qu’un jour de volontariat par an, le monde serait bien meilleur.

Se sentir bien

Volontariat au Mexique dans la région du YucatanFaire du bénévolat, que ce soit en France ou à l’étranger, c’est passer de la théorie à la pratique, c’est effectivement faire une bonne action. Il est donc naturel et humain de se sentir bien, d’être fier après ce genre d’expérience. Ce serait quand même grave de se sentir mal alors que ceux qui commettent les pires atrocités ne sont pas forcément plus perturbés que cela. Et lorsque certains parlent de « pression sociale » par rapport au fait d’aider, financièrement ou en donnant de son temps, à mes yeux, c’est surtout le sentiment de culpabilité qui fait chercher des excuses.

Lorsque vous faites du volontariat, vous vous sentez mieux aussi parce que vous relativisez l’importance de « faire de l’argent ». Faire du volontariat vous rendra surement plus heureux.

Enrichir son CV, développer ses compétences

S’il existe des missions de volontariat n’exigeant aucune compétence, ce sont bien souvent des missions qui n’auront pas vraiment d’impact. Certains parlent même, et je ne suis pas entièrement d’accord, de « colonies de vacance pour adultes ». Mais il est quand même possible de développer de nombreuses compétences sur place, notamment le travail en équipe. Le volontariat est aussi un bon moyen de se retrouver à encadrer un groupe, et donc à développer des compétences utiles pour le management, l’enseignement ou la formation.

Enfin, partir faire du volontariat, c’est comme on l’a dit plus haut « montrer que vous êtes quelqu’un de bien », et mine de rien, entre quelqu’un qui utilise son temps libre pour du bénévolat et un autre pour jouer aux jeux vidéo dans sa chambre, un recruteur aura peut être tendance à privilégier le premier.

Économiser, voir le monde sans trop dépenser

Lorsque les gens entament des démarches pour trouver un volontariat à l’Etranger, ils sont souvent surpris de devoir payer pour cela. Face à certaines arnaques du « tourisme solidaire », c’est légitime, mais beaucoup de gens sont surpris lorsque je leur dit que je dois payer environ 200€ de frais pour 1 ou 2 mois de volontariat plus mon billet d’avion. Pourtant, outre le fait que ces frais soient légitimes, cela reste financièrement très avantageux. Pendant toute la durée de mon volontariat en Corée du Sud, je serais nourri et logé. Franchement, quelle autre expérience peut garantir un niveau de dépenses aussi bas durant un séjour aussi long dans un pays ?

Rencontrer des gens

Selon le contexte, un volontariat sera l’occasion de découvrir un nouvelle culture, créer des liens plus forts avec les communautés locales qu’on étant uniquement un touriste, et parfois même se faire des amis ! Enfin, c’est aussi un bon moyen de développer son réseau. En choisissant un volontariat dans votre domaine de compétences, vous pourrez en effet rencontrer des personnes de votre secteur (ou autre), qui pourrait vous présenter des opportunités, ou vous être utiles, à vous, plus tard.

Du coup, tout le monde peut partir ?

Pour répondre à cette question, je vous invite à visionner la vidéo ci-dessous

Vous l’aurez compris, je pense que non, il ne faut pas se jeter sur ce genre de projets uniquement pour ses avantages. Il faut quand même, déjà, y croire, et surtout avoir l’état d’esprit adapté. Beaucoup de gens, moi le premier, sont beaucoup moins tolérants qu’ils ne l’aimeraient.

Ces cinq raisons sont donc égoïstes, certes, mais s’agit-il de mauvaises raisons de partir ? Pour moi, non. Il faut juste que ce ne soit pas les raisons principales qui poussent à faire du volontariat. Vous avez envie de faire du volontariat à l’étranger mais n’avez jamais fait de bénévolat près de chez vous, au sein de votre communauté ou n’avez jamais fait de dons à des associations ? Dans ce cas, je pense qu vous pouvez effectivement vous interroger sur vos motivations.

Si je pars cette année en volontariat pour près de six mois, ce n’est pas pour ces raisons. C’est tout simplement parce qu’après mes quatre semaines de volontariat au Mexique, j’ai envie de faire plus. Je veux que ce « plus » soit pour les autres, mais il le sera aussi pour moi. Le volontariat, c’est une expérience finalement très addictive. Une fois que vous en avez fait, vous voulez recommencer. Et vous alors, prêts à partir en volontariat ou pas ?

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A propos de l'auteur Voir tous les articles

Christopher

Accro au voyage depuis 2008, j'aime découvrir de nouvelles destinations en prenant mon temps, et si possible en faisant du sport ! Je suis également passionné de cinéma, donc il peut m'arriver de faire référence à des films dans certains articles.

12 CommentsLaisser un commentaire

  • Je partage pas mal ton point de vue Christophe. C’est sans doute ici même (vu que tu traites régulièrement du sujet) que je l’avais dit, mais je pense que n’importe quelle action, aussi noble et désintéressée soit-elle en apparence n’est en fait jamais faite par pur altruisme.
    Les personnes qui consacrent leur vue aux autres le font parce qu’à travers ce qu’elles apportent aux autres, elles se sentent bien elles même. Chacun pourvoit à son bonheur d’une manière différente, voilà tout. Mais ça ne « réduit » en aucune manière la générosité de l’acte, au contraire. On le fera d’autant mieux que ça nous rend également heureux. Donc pour moi, le point « se sentir bien » n’a rien d’égoïste, il est en fait même nécessaire.

    • Bon article et je partage aussi le point de vue de Laurent.

      Par contre j’ai quelques réserves sur « l’arrogance » et « l’envie de montrer que l’on est quelqu’un de bien ». Je ne pense pas que ça soit le cas pour tout le monde. L’arrogance serait de se sentir « meilleur » que les personnes qui ne font pas de volontariat ou n’aide pas. Pour moi ces personnes là n’ont pas vraiment la philosophie appropriée.

      Je suis entrepreneur dans l’aide au développement et pour moi la vrai question est : comment pérenniser nos actions pour que les quelques semaines/mois de volontariat puissent avoir un réel impact sur le long terme ? et ainsi éviter de faire comme les entreprises, du « green-washing » égocentrique.

      Maintenant je te rejoins, le volontariat / l’aide au développement devient très addictif, et même une raison d’être, car l’on trouve notre propre bonheur dans l’altruisme.

      • On est un peu en désaccord sur le sujet. Je pense que je suis un peu arrogant, car, oui, j’estime accomplir un paquet d’actes « meilleurs » que ce que la plupart des autres vont accomplir. Fondamentalement, je ne me crois pas meilleur, nous avons tous nos qualités et nos défauts.
        Mais si je me base sur les actes pour me positionner, ou définir qui je suis, je me vois meilleur que pas mal de monde. Tout dépend si on se base sur la personnalité, ou sur les actes ,ou sur un ensemble de plusieurs facteurs 😉

    • Je vois ce que tu veux dire, et je suis dans l’ensemble d’accord. Oui, le volontariat, je le fais aussi par intérêt, pour des raisons personnelles. Mais en terme de bonheur, même si c’est une notion compliquée, je vois d’autres activités qui m’en procurent plus. Je ne le fait pas pour pourvoir à mon bonheur, même si je sais que ça y contribue.

      • Sur le court terme peut-être que d’autres activités semblent pourvoir davantage à ton bonheur, mais d’après ton commentaire d’avant, tu as grâce à ça une estime de toi qui est meilleure, et ça, l’estime de soi (à ne pas confondre avec être imbu de soi même), c’est tout de même pas mal en pourvoyeur de bien être non ?

  • J’ai rencontré des personnes qui, sans vraiment sans rendre compte, faisait du volontariat pour les raisons suivantes : 1. Montrer que l’on est quelqu’un de bien (moi j’ai, moi je) 2. Se sentir bien (ou comme une merde après).

    Le volontariat que j’ai fait c’était surtout pour aller à la rencontre d’une culture différente (du volontariat peut aussi se faire à Paris) donc d’une certaine manière pour 3bis. Voir le monde.

    Mon « CV », rien à foutre, je ne veux pas « vendre » cette expérience, elle est mienne ! « Se sentir bien » : non, je n’avais rien à prouver, juste là pour donner un peu de temps en voyage si les gens l’accepte.
    Le première approche était pour MOI : voyager, me faire plaisir. En quelque sorte égoïste.

    Le volontariat est pour moi une approche très personnelle. Je l’ai vécu surtout pour moi, j’espère avoir apporter un peu de connaissances sur place et aider sur un sujet où il existe un crucial manque de ressources et d’enseignement (informatique). Il en est ressorti que les gens ont adoré, tant mieux, l’objectif du volontariat pur est atteint : former, monter en compétence, pouvoir travailler.

    Je ne suis pas du tout d’accord avec ceux qui disent qu’il ne faut pas partir pour soi mais uniquement pour les autres. Au contraire, la motivation et l’excitation d’aller vers quelque chose qui plait d’avantage à celui qui « donne » donne envie d’en faire plus.
    Imaginez vous faire un taf qui ne vous plait pas en France ou ailleurs : « youpi ». Il faut savoir rester un minimum égoïste et se faire plaisir 😉

    La combinaison de l’égoïsme (faire avant tout ce qu’il ME plait) tout en apportant quelque chose à l’autre. C’est ma vision du volontariat.

    • Je suis d’accord avec toi, il y a des milliers de façons d’aider, des millions de personne qui peuvent bénéficier de nos compétences, autant choisir un cadre qui nous convienne, nous fasse envie et nous procure du plaisir !

  • La vidéo est sympa 🙂
    On voit quelques personnes qui veulent faire du volontariat uniquement pour des raisons personnelles. Parce que c’est dans la tendance du moment…

    C’est dommage !

  • Je découvre le Blog et la TL Twitter depuis le Follow respectif.
    Très bel article que je partage en partie. Souvent, la véritable raison d’aider nos prochains, en faisant du bénévolat nous échappe, car elle est inconsciente. De mon point de vue, le bénévolat se joue souvent autour de la réparation de son histoire personnelle, un manque à combler, une culpabilité ancienne, une dette que l’on pense devoir, la perte d’un proche ou nous étions impuissants, etc… Toutes ces bonnes raisons ne sont pas un obstacle au Bénévolat, à la seule condition d’être clair envers soi-même et de ne pas y aller pour soi-même, mais pour les autres.
    Confucius a écrit : « Quand un homme à faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson »
    Le bénévolat ne sert, selon moi, ni à se mettre en valeur, ni à se donner bonne conscience, ni à régler ses conflits personnels, ni à réparer un deuil mal vécu, mais à avoir la capacité à rester à sa place et à laisser toute la place aux autres.
    J’ai la chance d’avoir un travail, dont je ne peux pas parler ici, mais qui me permet de répondre à certaines de ces attentes, dans différents pays du globe. Cela me permet de conjuguer mes différentes passions, dont, celle des voyages dans des pays ou je n’irai pas en tant que touriste, tout en aidant mes prochains. Cela me comble de bonheur de donner de mon temps, parfois périlleusement, sans que personne ne le sache et de manière humble.
    En tout cas, félicitations pour ce Blog très agréable à lire.

  • Je ne pense pas qu’il n’y ait que cinq raisons de faire du volontariat –je comprends qu’il faille alléché les lecteurs, mais je trouve ce genre de titre est assez réducteur– cependant ce qui est sûr c’est que c’est toujours pour des raisons plus ou moins égoïstes que nous choisissons de nous y consacrer.
    Nous avions eu pas mal de discussions à ce sujet avec des volontaires lors de nos longs mois passés à faire des reportages sur les ONG à Madagascar, où nous avons aussi pas mal fait de volontariat pour des raisons que je pourrai vous expliquer. Ce qui est ressorti de ces discussions passionnées, c’est que l’allocentrisme n’existe pas et que tout tourne toujours autour de notre petite personne, même lorsque nous vouons notre vie aux autres. Ceci est de plus en plus vrai, surtout chez la smart/i-phone génération où le monde se résume généralement à leur nombril dont leur smartphone n’en est que le prolongement, le cordon ombilical.
    Ceci dit, pendant ces reportages nous avons rencontré des personnes absolument extraordinaires, totalement dévouées aux autres et à leur tâche, et d’une grandeur d’âme remarquable.

    • Je n’ai jamais dit qu’il n’y avait que 5 raisons pour faire du volontariat, ou qu’elles étaient toutes mauvaises. J’ai écrit plusieurs articles sur le volontariat, et avec celui-ci, j’ai voulu montrer que faire du volontariat, ce n’est pas que pour aider les autres, mais aussi parfois à son avantage !

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