Couchsurfing, rencontres et conversations

Depuis quelques semaines, je suis victime d’une grosse panne d’inspiration (de motivation plutôt, soyons honnêtes) pour ce qui est de l’écriture sur ce blog. J’accumule les retards sur les articles, et surtout, je ne vous donne plus trop de nouvelles. Après un peu plus d’un mois de coupure, je viens de partir pour Amsterdam et vais vous parler de… Couchsurfing à Madagascar ! En fait, c’est un texte que j’ai écrit il y a un moment déjà et comptais publier plus tard.

Cela fait un moment que j’ai envie de parler de couchsurfing et que je cherche la manière de l’aborder. J’ai enfin trouvé une façon de vous partager mon expérience et mon ressenti sur cette manière de voyager… sans parler de couchsurfing du tout !

C’est quoi le couchsurfing ?

Pour mes deux premières nuits à Antananarive, capitale de Madagascar, j’ai logé chez Jobina, volontaire pour une ONG à Antananarive depuis 6 mois. Lorsque j’ai débarqué à 10h un dimanche matin, un de ses amis malgaches, Tahiana, était présent. Nous avons discuté un moment avant de partir vadrouilller dans les rues… et continuer à discuter de sujets qui nous passionnent.

J’ai tout de suite senti des affinités avec ces deux là, ce qui arrive souvent en Couchsurfing mais pas systématiquement ! Aujourd’hui, je préfère justement parler des heures avec des gens avec qui je partage des valeurs plutôt que « débattre » pendant des heures avec des gens dont je ne changerais pas la manière de penser et qui ne modifieront pas la mienne non plus. C’est se fatiguer inutilement. Certaines personnes me disent que c’est moins intéressant, mais j’apprends au contraire plein de choses qui m’intéressent depuis que je me focalise sur des conversations avec des personnes qui ont des sensibilités similaires.

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Nous avons donc parlé de tout et de rien, mais nous l’avons fait avec passion et plutôt que de raconter notre tour de la ville (quelques photos en accompagnement suffiront) j’ai envie de vous partager ce qu’il me reste de ces échanges.
Nous avons d’abord parlé racisme et différences, un sujet qui concerne aussi bien la France que Madagascar. On dit qu’en France les gens sont racistes, mais l’est-on moins qu’à Madagascar par exemple ? Ici les étrangers doivent payer plus cher pour presque tout. Les étrangers ne sont donc pas traités à la même enseigne. Est-ce du racisme ? Nous ne le pensons pas. Les Malgaches ne s’estiment aucunement supérieurs à l’homme blanc, bien au contraire. L’inverse est hélas souvent vrai. J’ai pu le constater en seulement quatre semaines sur place.

Les gens racistes, qu’ils soient français, arabes ou malgaches le sont, à nos yeux, par ignorance. Je n’emploie pas le terme « bêtise » car je pense que personne n’est fondamentalement bête. Certaines personnes sont fainéantes, faibles émotionnellement, et ne développeront pas, ou peu, leurs valeurs et attitudes au delà de ce que leur éducation et environnement de jeunesse leur ont apporté. C’est ce qui contribue, en partie, je pense au racisme, et mes deux compagnons semblaient en phase avec cette idée. Si on ne côtoie pas les gens différents on reste ce que l’on est, on ne grandit pas. La peur de ce qui est « différent » est, dans une certaine mesure, naturelle, on l’a tous vécu à un moment où un autre. Mais au final, c’est tellement enrichissant d’aller au delà et de « prendre » aux autres pour mieux savoir donner.

Du racisme, nous avons bifurqué au bonheur. En plus d’une certaine ignorance, nous imaginons que la plupart des racistes ne doivent pas être très heureux. Beaucoup reprochent des choses aux immigrés où aux politiciens parce qu’ils ne sont pas heureux dans leur vie, dans leur quotidien. Mais ce qu’ils ne veulent souvent pas admettre, c’est qu’ils sont responsables de leur propre bonheur. S’ils souffrent, s’ils sont malheureux, c’est avant tout de leur faute, et pas celle des autres.  Avoir des coups de moins c’est « normal », mais constamment, fréquemment où durablement être malheureux, ça ne l’est pas. Chaque jour, on peut faire des choix qui nous rendront heureux ou malheureux, et si nos pensées nous torturent trop, il y a plein de moyens de se vider l’esprit, se libérer et se sentir mieux !

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Nous avons ensuite évoqué la religion, sa place à Madagascar et nos points de vue respectifs sur le sujet. Tahiana se dit croyant mais pas vraiment pratiquant. Contrairement aux membres de sa famille et à de nombreux habitants de Tananarive il ne va pas à l’église le dimanche, ce qui est assez mal vu. Il fait des études de philosophie et semble donc plutôt connaisseur sur la religion. Nous avons donc pu parler sereinement de la « vraie vie » de Jésus par rapport aux évangiles qui ont revisité le parcours de l’homme comme ils le voulaient bien au fil du temps. Jésus, à priori, parlait effectivement de royaume de dieu qui allait arriver mais ne se présentait pas comme le fils de dieu. Les miracles sont des métaphores, voir des relectures de mythes de l’époque, ajoutés progressivement. Je l’ai notamment comparé à Gandhi, un « simple » homme qui voulait changer les choses. A un moment, Jésus a commencé à s’imaginer roi d’Israël, ce qui le différencie quand même de l’homme de paix ayant contribué à libérer l’Inde.

Avec Jobina nous avons parlé de son ONG, du volontariat et de ce que cela représentait pour nous. Plus qu’une volonté d’apporter quelque chose, nous considérons que c’est un partage. (il y a quelques temps je m’étais « amusé » à écrire les raisons égoïstes de faire un volontariat). Jobina travaille dans une ONG qui accueille les enfants des rues d’Antananarive. Certes, nous esperons avoir une influence lorsque nous faisons du volontariat, mais celle-ci est minime, il faut être réaliste. Nous venons aider dans un cadre, dans le respect des traditions et ne pouvons / devons pas imposer des idées d’un coup, même si elles semblent bonnes (port du préservatif). « L’éducation » et le changement sont des choses qui se font très lentement.

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Plus tard, nous avons enfin abordé l’amour et la passion ! Jobina a parlé d’énergies, qui se ressentaient dès le premier instant. Nous somme également d’accord pour dire que l’on pouvait préférer être avec quelqu’un plutôt qu’être seul mais qu’il ne fallait pas ressentir un besoin, une dépendance. Encore une fois nous sommes responsables de notre propre bonheur et si on arrive pas à être épanoui  sans une personne, c’est que quelque chose ne va pas. Ces dernières semaines, ce sujet de passion et d’amour, notamment en voyage, me tiens particulièrement à cœur et reviens dans nombreuses de mes conversations, ce sera certainement l’objet d’une réflexion future sur le blog.

Je suis vraiment heureux que mon voyage à Madagascar est commencé de cette manière. Je voyage plus pour faire des rencontres ou vivre des expériences que pour visiter des sites touristiques et je crois que ces quelques heures à se perdre à Antananarive étaient le meilleur moyen de débuter cette nouvelle aventure à Madagascar. Merci Jobina et Tahiana.

Voilà, je n’ai pas répondu à la question initiale de savoir ce qu’est le couchsurfing, où pas directement, ce n’était pas vraiment le but de ce texte, mais je pense vous avoir exprimé ce que je venais y chercher et ce que je pouvais y trouver. Et vous, avez-vous de beaux souvenirs de Couchsurfing à partager ?

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Christopher

Accro au voyage depuis 2008, j'aime découvrir de nouvelles destinations en prenant mon temps, et si possible en faisant du sport ! Je suis également passionné de cinéma, donc il peut m'arriver de faire référence à des films dans certains articles.

4 CommentsLaisser un commentaire

  • J’ai eu une grosse période couchsurfing et ce fut mes premiers souvenirs de voyage et imprévus : des soirées jeux, des virées nocturnes, des arrivées imprévues…
    Maintenant, je me suis calmée car ca se rapproche moins de mon rythme mais j’en garde de très chouettes souvenirs en tout cas 🙂

    • Débarquer dans le quotidien des gens pour bousculer leur routine et tenter de vivre des expériences uniques… Le couchsurfing ferait presque de nous des Doctor Who 😉

  • Salut Chris, c’est une très belle expérience que tu viens d’avoir. Je n’ai jamais utiliser couchsurfing. Mais c’est bien prévu pour mon voyage aux Japon. Je pense que si on fait du couchsurfing, c’est bien pour être avec les gens et non Just pour y passer la nuit. J’aime bcp lire ça que tu écris. C’est très philosophique et je comprends ce que tu dis .
    Si tu peux lire ou répondre mais sinon tkt pas. Il y a tant de chose à faire.
    Bonne continuation
    Chris ☺

  • Tu n’as pas beaucoup parlé de Couchsurfing dans ton article, mais tu as très bien exprimée l’aventure que tu as vécu par cette pratique. La rencontre avec des personnes d’autres pays, avec une culture complètement différente de la notre est le plus intéressant lorsque l’on utilise ce type de plateforme collaborative. Je n’ai pas eu l’occasion d’en faire, mais c’est prévu pour mes prochains voyages !
    Merci beaucoup d’avoir partagé cette aventure et ces retours avec nous.

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