Films du monde : retour sur les films vus au Festival du Court de Clermont-Ferrand

Itinéraire de voyage

Cette semaine, j’étais au festival du court métrage de Clermont-Ferrand. A titre d’info pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est le plus grand festival de court-métrage au monde. Ave plus de 400 films au programme tout au long de la semaine, il y avait de quoi faire, et comme j’étais très pris du coté du marché du film, j’ai du limiter le nombre de séances. J’ai quand même réussi à voir à peu près 40 films, pour la majorité de la compétition internationale, plus cinq autres d’une sélection parallèle dédiée à l’Afrique.

Même si ce n’est pas exactement pareil, ces films m’ont, d’une certaine manière, fait voyager dans les pays de leurs auteurs. J’ai découvert des petites choses, des sentiments, des conflits à travers des drames, des comédies et même quelques films expérimentaux. J’ai décidé de partager avec vous, mon petit tour du monde des films, et notamment ceux qui m’ont le plus séduit.

Paratiisin Avaimet (Les clés du paradis)

réalisé par Hamy Ramezan, Finlande, 27′
Synopsis : Iran, 1984. Majid (15 ans) et Adel (12 ans), deux frères sans domicile, se débrouillent pour survivre dans un pays déchiré par la guerre. Ils vont à l’école et travaillent le reste du temps, mais leur vie est de plus en plus dure.

Mon avis : Si le film est finlandais, son sujet est l’Iran, et plus particulièrement celui des années 80, celui des enfants soldats. Le film est vraiment bouleversant. Les acteurs jouent très bien et la relation entre les deux frères semble vraiment très forte. En filigrane, on voit comment fonctionnait le pays à cet époque, ce qui était enseigné à l’école, et le dur rapport père/fils, peut être par éloigné du rapport patrie/citoyen. En conclusion, c’est un film qui dresse un portrait sombre sur L’iran de l’époque, mais pas du tout sur ses habitants, les personnages du film étant tous très humains.

La bande annonce du film

Meu Amigo Nietzsche (Mon ami Nietzsche)

réalisé par Fauston Da Silva, Brésil, 15′

Synopsis : La rencontre improbable entre Lucas et Nietzsche marque le début d’une révolution dans l’esprit du jeune garçon, au sein de sa famille et dans la société. Au final, ce n’est plus un petit garçon, c’est une bombe !

Mon avis : Un très bon moment de détente. Lucas n’est pas forcément intéressé par l’école, ce que ne manque pas de lui reprocher sa mère. Lorsqu’il trouve le livre Ainsi parlait Zarathoustra, il se met à parler comme un philosophe. Forcément, cela va faire peur à beaucoup de monde. Avec ce film, c’est 15 minutes de rires garantis, sur des travers de la société assez vrais, et une très belle chute pour terminer en apothéose.

Film disponible en intégralité

Meu Amigo Nietzsche from marcos ribeiro Ecce Ars on Vimeo.

Un pays de silences

réalisé par Paul Tom, Québec, 23′

Synopsis : Je suis né dans un camp de réfugiés en Thaïlande et suis arrivé à Montréal à l’âge d’un an avec mes parents. En août 2010, je partais au Cambodge pour la première fois, le pays où mon père n’est pas retourné depuis trente ans. Tout le monde me disait que ce voyage allait changer ma vie.

Mon avis : Mon gros coup de cœur est aussi le seul documentaire que j’ai vu durant le festival. C’est techniquement l’un des moins abouti, mais c’est vraiment un voyage, géographique et personnel, qui est mené par l’auteur. C’est réel, et en même temps ça va dans les sentiments de la personne, dans sa quête, comme généralement on le voit dans un fiction. Un entre-deux qui m’a vraiment bouleversé.

Bande annonce du film

For spacious sky (Pour ton vaste ciel)

réalisé par Coy Middlebrook, Etats-Unis, 22′

Synopsis : Le jour de l’élection présidentielle de 2008, au cœur de l’Amérique profonde, trois frères se retrouvent après leur combat respectif contre la haine, la drogue et la discrimination.

Mon avis : Le mélange entre la « petite » histoire et la « grande » histoire. Dans ce film, les problèmes des uns et des autres s’entremêlent entre eux et avec un évènement majeurs, l’élection de Barack Obama. Les portraits des personnages sont émouvants, même si on se demande un peu comment des profils si différents aient pu sortir de la même famille.

Bande annonce du film

Foad

réalisé par Farzad Samsami, Norvège, 22′

Synopsis : Foad vit dans une petite ville côtière du Maroc. Il gagne sa vie en faisant toutes sortes de petits boulots. Lorsque les réfugiés venus d’Afrique affluent, prêts à payer cher pour embarquer pour l’Europe, Foad voit surgir une occasion de se faire de l’argent.

Mon avis : Un très beau film, assez léger, avec quelques moments rigolos, sur un sujet pourtant très grave. On passe un bon moment, tout s’interrogeant sur le personnage et sur nous même. En effet, pourquoi Foad est-il si malheureux dans un cadre idyllique comme celui-ci, et pourquoi est-ce le cas de tant de monde ? Comme quoi la légèreté de ton peut aussi amener à réfléchir, bravo.

Bande annonce du film non disponible

Voilà pour les coups de cœur. Découvrez ci-dessous, beaucoup plus brièvement, ce que j’ai pensé du reste des films visionnés.

J’ai aussi aimé : Pas de Kaddish à Carmarthen (Royaume-Uni) Esa Musica (Colombie), The Incredible Shrinking Man (Corée), La banqueta (Mexique/Espagne), Junk Head 1 (Japon), Des(pecho)truccion (Venezuela), Montauk (Suisse), Ni-ni (Etats-Unis), Rhinocéros au galop (Allemagne), Welkom (Belgique), Ojcze Masz (Pologne)

J’ai aussi vu (mais pas forcément aimé) : Solidarity (Etats-Unis), Subconscious Password (Canada), Downstream (Hong Kong), Madama Esther (Madagascar), Zima (Russie), 140 Drams (Arménie), Chidiya Udh (Inde), All-Powerful! (Thailande), Namo (Iran), Colectia de arome (Moldavie/Roumanie), Though I know the river is dry (Palestine/Egypte/UK)

Voilà pour les films de la compétition internationale. Comme je vous l’ai dit, je me suis aussi laissé tenter par une programmation d’une section parallèle dédiée à l’Afrique. Ce qui frappe, c’est le niveau global de qualité qui est un cran en dessous. Sur la forme, on a l’impression de voir des films amateurs, tandis que sur le fond, on sent un manque de maitrise de la narration. Il n’empêche que ces films sont fait avec beaucoup de cœur et de volonté, et que j’en ai apprécié certains, malgré leurs défauts, comme Mbote ! (RD Congo), Le petit bonhomme de riz (Madagascar) et surtout Ma vie en rue (Rwanda).

Pour ceux qui vivraient en région parisienne et souhaiteraient faire une séance de rattrapage, le Forum des images rediffusera le 16 février les films qui figurent au Palmares des 3 comptétitions : Labo, nationale et internationale.

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Christopher

Accro au voyage depuis 2008, j'aime découvrir de nouvelles destinations en prenant mon temps, et si possible en faisant du sport ! Je suis également passionné de cinéma, donc il peut m'arriver de faire référence à des films dans certains articles.

8 CommentsLaisser un commentaire

  • Si jamais ils sont primés, ils seront projetés à Paris dimanche prochain. Sinon il faudra attendre un autre festival, une diffusion à la tv ou la mise en ligne par l’auteur !

  • Bonjour,

    Très intéressant. Ce sont tous des artistes que je ne connaissais pas du tout ! Merci pour la découverte.
    Par contre, vous dites « comment des profils si différents aient pu sortir de la même famille ? » Alors là, j’aurais de nombreux exemples tout à fait réel à vous présenter 😉

    • Bien sur qu’il y a des familles avec des gens différents. mais là c’est quand même très marqué. Un « néo-nazi’ au fin fond de l’Amérique ; Un gay branché et vivant à New York. Que deux personnes de ce type soient sorties de la même famille, pourquoi pas. Qu’ils s’entendant très bien, c’est un peu plus délicat.

  • J’aime beaucoup ce genre de petit festival avec plein de films à voir. C’est un bon moyen de s’évader pour une journée, de faire des rencontres intéressantes et apprendre des choses. J’vais fait il y a quelques moi la première édition du festival de films d’aventure à Paris, pendant 3 jours et j’avais adoré !

    • Oui j’adore ça aussi 🙂 Normalement je vais enchainer avec le festival de cinéma asiatique de Deauville début mars. Et j’hésite encore à faire Cannes cette année. Déjà l’année dernière je me posais la question et je ne suis toujours pas décidé. Peur d’être déçu.

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