Randonnées et trail dans la Val d’Hérens en Suisse

Aujourd’hui, je vous présente mon aventure dans le Val d’Hérens en Suisse, entre randonnées, trails, plats locaux et vues assez bluffantes.

Ceux qui me suivent régulièrement le savent, j’aime me lancer dans des challenges pour tester mes limites. J’ai commencé en 2010 avec un Trek de 8 jours dans l’Himalaya jusqu’à 4130m d’altitude. Une aventure qu’il y a quelques années je pensais totalement impossible. Au cours des années suivantes, j’ai couru le Marathon de Paris, Je me suis entraîné pendant un mois au Muay Thai, j’ai fait 180km à vélo en montagne lors de l’Etape du Tour… Bref, je me suis lancé des défis toujours nouveaux, avec l’envie d’aller chercher mes limites, non sans difficultés mais toujours avec une satisfaction incroyable au bout du chemin !

Tous ces défis sont super enrichissants, mais avant de partir dans le Val d’Hérens, je n’avais pas fait de trek en montagne depuis un petit moment et cela me manquait. En début d’année 2018, j’ai donc décidé que je ferais un trek cette année. Et même si c’est sur une période courte, je tenais à y mettre de l’intensité. J’avais marché plus de 150km en cinq jours en Ecosse le long de la West Highland Way. Mais ce n’était pas de la haute montagne. Avec le Val d’Hérens, j’ai choisi de faire 4 jours de randonnée plutôt intenses + un 5e jour pour faire un petit trail. Je vous détaille le parcours et mon expérience ci-dessous.

J’arrive le lundi dans l’après midi pour prendre mes marques. Je m’installe au Camping de Pralong et fais une petit marche d’1h pour me dégourdir les jambes et m’habituer à l’altitude, même si l’on ne parle ici que de 1600m.

Le soir, je découvre plein de spécialités locales au menu, mais ce qui me fait craquer, c’est finalement une entrecôte tout ce qu’il y a des plus classique. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il s’agit de viande locale, et que cela attise ma curiosité. Point fort du restaurant, sauf insistance du client, le morceau est automatiquement servi saignant. Pas de viande trop cuite, ce n’est pas comme ça qu’on mange une entrecôte 😉

Le repas est un régal et je craque même pour un dessert, en me disant que j’éliminerais tout cela le lendemain, et je file me coucher de bonne heure !

Jour 1 – 2 cols à près de 3000 M en quelques heures

Le lendemain, je me lève à 6h30 et j’attaque la marche à 7h50. Très vite, je suis mis dans l’ambiance « Suisse » en croisant de nombreuses vaches avec des cloches : impossible de les rater, on sait qu’elles sont là avant même de les voir ! La montée jusqu’au pied du barrage (2145m) se fait à l’ombre et est donc plutôt facile, même si je ne suis pas encore chaud.

A hauteur du barrage, je croise ma première Marmotte, à seulement quelques mètres de moi. Et croyez moi, ce ne sera pas la dernière, j’en ai vu un bon paquet tous les tous les jours !

C’est après que les choses se corsent (pour mon plus grand bonheur) avec la montée de la Combe de Pra Fleuri. Pour cette ascension, le paysage prend de l’ampleur et j’ai même le plaisir de marcher dans la neige, avant d’arriver à la Cabane de Pra Fleuri à 2662 m.

Il est possible de dormir sur place en réservant à l’avance si vous le souhaitez. Mais il n’est que 10h30 et je souhaite bien sûr encore poursuivre l’aventure. Je monte jusqu’au Col de Roux, qui me permet, déjà, d’atteindre 2804 mètres d’altitude seulement quelques  heures après le départ. Ce n’est pas un petit dénivelé, mais les jambes sont bonnes et c’est un plaisir de les pousser un petit peu 😉

A partir de là, il reste normalement encore 3h45 (hors pauses) pour atteindre le Col de Reidmatten, et 5h30 pour rejoindre Arolla, mon étape pour la nuit. Mais vous l’avez compris, j’aime bourriner, et surtout, une belle descente s’offre à moi, et dans les descentes, je ne peux pas m’en empêcher, j’aime courir. Je me retrouve très vite au Lac des Dix, et niveau décor, c’est encore plus incroyable qu’avant.

Je prends une pause déjeuner rapide avant de poursuivre la marche jusqu’au pied du Col de Reidmatten. J’attaque l’ascension, et je peux vous dire que c’est bien plus difficile que la première de la journée. Je n’ai pas laissé beaucoup de répit à me jambes, et je le sens. Je fais tout de même l’ascension en 1h40. Sur les derniers mètres de l’ascension, le décor est radicalement différent : on se croirait presque dans le Mordor (Région du Seigneur des Anneaux) et je dois même utiliser mes mains pour arriver tout en haut, à 2904 m d’Altitude. A ce moment là, je peux vous le dire, j’étais vraiment fier de moi, même si du coup je ne ressemble plus à grand chose avec les cheveux un petit peu en pétard ^^

Et je ne vais pas vous surprendre en vous disant que j’ai fait la descente (100 mètres de dénivelé négatif) en courant la plupart du temps. Du coup, je suis arrivé assez tôt au Camping d’Arolla, vers 16h15 et j’ai pu profiter tranquillement de quelques heures de jour pour récupérer et faire connaissance avec le couple de français qui gère le camping. Ils sont adorables et proposent vraiment plein de choses à leurs visiteurs : équipement supplémentaire, notamment des couvertures s’il fait froid, concerts, bière locale…

Jour 2 – Un peu de répit

Je ne vais pas oser dire que je me suis reposé le deuxième jour, mais l’étape a été plus normale, avec environ 5h de marche au programme et beaucoup moins de dénivelé. Je suis parti à 8h30 pour aller admirer le Lac Bleu (2090 mètres d’altitude) et son eau vraiment claire.

Je poursuis avec la traversée de l’Alpage de l’étoile, qui me permet d’entendre plein de cloches et de croiser un bon paquet de marmottes, en ayant de belles vues sur les sommets et la vallée. Lorsque je vois tous ces chalets, perdus dans les hauteurs, et parfois « coupés du monde » pendant plusieurs jours lors de fortes chutes de neige en hiver, je dois vous dire que je suis fasciné. J’ai toujours adoré la montagne, mais la vie en altitude, durablement, est quelque chose de forcément vraiment atypique. Un mode de vie très éloigné de ce que l’on peut connaître, et je me demande sincèrement si ce mode de vie plus rural va perdurer avec les générations à venir.

J’arrive en tout début d’après midi au Camping Molignon. J’en profite pour faire des étirements, piquer une tête dans la piscine et avancer dans le lecture de mon bouquin, l’excellent Sans parler du chien de Connie Willis (je sais, cela n’a pas grand chose à voir, mais comme je l’ai adoré, je le recommande)

Si j’ai fait une étape plutôt courte, c’est aussi parce que le ciel était très gris en début de journée et que les prévisions météo annonçaient de l’orage. Celui-ci est finalement arrivé assez tard, vers 18h, et n’a même pas duré 20 minutes.

Le soir venu, je me suis décidé à tester l’une des spécialités gastronomiques suisses, une croute. Et je suis navré mais j’étais tellement mort de faim que j’en ai oublié de prendre une photo. En gros, c’est du pain, du fromage et en option, j’avais un oeuf dessus. C’est pas le plat le plus léger de la terre, mais bon, vous savez, les plats de montagne, c’est pas vraiment ce qu’on leur demande et c’est un régal ! Heureusement que j’aime le fromage fondu, car depuis mon arrivée, j’ai l’impression d’être un extraterrestre. Ne pas aimer le fromage cru, cela semble encore plus surprenant en Suisse qu’en France.

Jour 3 – Retour en Altitude et nuit en cabane

La journée commence mal avec ma tente qui a pas mal pris l’humidité (j’en parle plus en détail plus bas dans la partie équipement). Je dois attendre qu’elle sèche, du coup je ne pars qu’à 9h15 alors que je me suis levé de bonne heure. Heureusement que j’aime marcher vite pour rattraper le temps perdu. Surtout qu’aujourd’hui, les dénivelés importants sont de retour.

J’ai pris la direction de La Sage, Villa et Volovron. Sur cette première partie, un peu de dénivelé mais aussi beaucoup de faux plat et de descente, cela reste donc plutôt tranquille. C’est après le déjeuner que l’on passe aux choses sérieuses. Je pars de Volovron (1760m) à 12h10. Au programme, plus de 2000m de dénivelé pour arriver à destination… à la Cabane des Becs de Bosson, située à 2985 mètres d’altitude. Et ce qui est super, c’est là que je vais passer la nuit. Je vous laisse admirer les lieux en photos et je vous raconte l’expérience ensuite !

La cabane a une capacité de 63 personnes. On peut profiter des tables à l’éxterieur ou de la véranda pour apprécier la vue, de jour comme de nuit. Je peux vous dire que j’ai passé pas mal de temps avec mon bouquin, derrière la baie vitrée, à lire, contempler la vue, lire, contempler la vue… sans jamais me lasser !

Nous étions une trentaine à rester pour la nuit et l’ambiance est super conviviale. On mange tous ensemble, sur de longues tables et on fait connaissance. Après une telle journée de marche, on est plutôt assez crevés et on va se coucher de bonne heure. Je n’ai pas dérogé à la règle, mais je me suis offert une dernière sortie pour profiter de l’air frais et pur de ces hauteurs.

Jour 4 – Descente, descente !

Je me reveille a 7h. Au final, j’ai dormi presque 9h, ce qui est plutôt rare. Il faut croire que j’en avais besoin. On se retrouve tous pour le petit déjeuner et puis après chacun repart dans son coin. Et pour moi, le programme de la journée est très simple : je dois redescendre jusqu’à 692 mètres d’altitude. Plus de 2300 mètres de dénivelé négatif, que je fais bien sûr en courant. Et si j’adore la descente, je dois avouer que cela fait beaucoup d’un coup, même pour moi. Heureusement que les vues sont splendides, surtout sur la première partie de la journée entre la cabane et le Col de Cou.

Le soir, je m’installe au Camping d’Evolène, où je vais rester deux nuits. Je vais ensuite manger à la Taverne Evolenarde, pour déguster un steak tartare au couteau qui s’avère un régal. Le soir, je prévoyais d’observer l’eclipse de lune « rouge » dont tout le monde parlait, mais la fatigue l’a emportée et je me suis endormi avant.

Jour 5 – Trail dans le Val d’Hérens et découverte d’Evolène

Pas de randonnée au programme pour ce dernier jour dans le Val d’hérens puisque je me lève à 6h30 pour une dernière sortie, cette fois-ci sous forme de trail. je n’ai pas les jmabes pour faire une grosse distance, mais je cours quand même 8,5km, avec pas mal de dénivelé au début pour atteindre « Les balcons d’Evolène. Il y a des balisages spécifiques pour les trails, et surtout, il y a une application absolument canon : L’application Evotrail ! Je voyage beaucoup et c’est parfois difficile de savoir quel chemin prendre pour aller courir. Cette appli propose différents itinéraires avec des distances et des difficultés très variées, et c’est totalement gratuit. J’aimerais vraiment trouver ce genre de service dans les différentes zones que j’explore, mais il va falloir être patient à mon avis 🙂

Le reste de la journée, je me repose, j’explore Evolène et le soir, je vais découvrir quelques vins locaux, et je me laisse séduire par leur très bon vin moelleux. Le lendemain matin, je redescend en stop jusqu’à Sion où m’attends mon covoiturage.

Comment s’y rendre ?

Vous pouvez bien sûr vous rendre sur place en voiture, mais les alternatives ne manquent pas. A titre d’exemple, j’ai utilisé 4 moyens de transport différents pour faire le trajet entre Grenoble et le Val d’Hérens : Bus jusqu’à Lausanne (vraiment une alternative intéressante à petit prix), train (à éviter car très cher), autostop et covoiturage !

Quel équipement pour du bivouac dans le Val d’Hérens ?

Premier point : Si vous partez en montagne, partez avec une tente de qualité ! J’en ai une très bonne depuis 2013 (voir mes recommandations dans cet article) mais je n’y avais pas accès pour ce voyage. Je n’avais pas d’intérêt à ré-investir dans un nouveau modèle et j’ai donc pris un modèle d’entrée de gamme, plus adaptée au camping en festival… Grossière erreur !! L’absence de double toit a généré beaucoup de condensation et j’ai du laisser l’ouverture de la tente ouverte toute la nuit pour ne pas avoir de troubles respiratoires. Autant vous dire que j’ai été chanceux qu’il n’y ai pas de grosse averse… Bref, je ne repartirais plus jamais en montagne avec une tente bas de gamme.

Deuxième point : les chaussures ! Je suis parti avec deux paires : Mes chaussures de trail Salomon et mes chaussures de randonnée Merrell. Mes chaussures de trail ont toujours fait le boulot lors de mes précédentes courses, même sur terrain difficile et sur la neige, grâce aux crampons. Mais là, je souhaitais des chaussures agréables pour marcher en montée et courir en descente, et j’ai largement préféré mes chaussures Merrell. Ce sont des chaussures de randonnée, mais elles sont justement très flexibles, et sont donc très pratique lorsqu’il s’agit de courir en descente. Lors d’un autre voyage, je les ai aussi utilisées à vélo et leur flexibilité était vraiment top aussi !

Pour le sac à dos, je vous conseille de vous reporter à mon article dédié !

chaussures-rando

Vous pouvez emporter quelques barres de céréales si vous le souhaitez, mais il y a régulièrement des cabanes où faire une pause, et tous les matins, vous pourrez partir de votre hôtel, cabane ou camping avec un petit déjeuner dans le sac si besoin. Pour l’eau, vous trouverez très régulièrement des torrents en chemin, même s’il est recommandé d’éviter ceux situés sous les pâturages. Personnellement je n’ai bu quasiment que de l’eau des torrents et je n’ai eu aucun souci 😉

Voilà, j’espère vous avoir fourni assez d’informations et surtout vous avoir donné envie de découvrir cette belle région vous aussi. Cet été, je devais enchaîner avec un deuxième trek, encore plus court mais tout aussi excitant : l’ascension du Mont Rinjani sur l’île de Lombok en Indonésie. Les évènements malheureux (tremblements de terre en août 2018) ont remis en cause mes plans mais j’espère très vite pouvoir repartir pour plusieurs jours sur les sentiers de randonnée.

Voyage réalisé en partenariat avec l’Office de Tourisme du Val d’Hérens. Je conserve le contrôle total des contenus et avis publiés dans le cadre de ce voyage.

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Christopher

Accro au voyage depuis 2008, j'aime découvrir de nouvelles destinations en prenant mon temps, et si possible en faisant du sport ! Je suis également passionné de cinéma, donc il peut m'arriver de faire référence à des films dans certains articles.

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