« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 – France
« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 – Nations Unies
En France, nous avons de la chance. Hier, quelqu’un a tenté de tuer le journal satirique Charlie Hebdo et l’a rendu immortel. Nous avons la chance d’avoir des journaux aussi variés que Le Monde, Le Figaro, Libération, Courrier international, Le Parisien, La Tribune, Les Echos, L’Humanité, La Croix, Ouest France, Le Dauphiné Libéré, Marianne, Mediapart et des centaines d’autres… Certains sont détenus par des grands groupes, certains sont indépendants. Certains sont de gauche, de droite, sérieux, humoristiques… La liberté d’expression, de la presse mais aussi du peuple, est un privilège que nous avons en France, mais c’est aussi un droit que personne ne pourra jamais nous enlever. Mais quelle est la situation dans le reste du monde ?
La liberté de la presse dans le monde
En France, tout n’est pas parfait. Une loi de 2013 interdit, et rend passible de prison, la publication du patrimoine de certains élus (en savoir plus). Une décision de justice a également amené au retrait d’enregistrements dans le cadre de l’affaire Bettencourt (en savoir plus). Les pays de l’Union Européenne sont quand même les « bons élèves de la liberté de la presse et de la liberté d’expression. Le pays du nord de l’Europe, comme la Finlande, les Pays-Bas et la Norvège. En Europe de l’Est, la situation est plus compliquée, surtout en Russie. La liberté d’expression et d’autres droits fondamentaux y sont encore bafoués (en savoir plus). En 2013, le service fédéral du contrôle de la communication a notamment interdit la diffusion du film français Les chansons d’amour dont l’intrigue met en scène des amours homosexuels (en savoir plus).
En Amérique, la liberté d’expression a fortement progressé durant les dernières décennies avec la fin de nombreuses dictatures militaires. A Cuba, le régime, malgré les rapprochements récents avec les États-Unis, ne tolère toujours pas l’expression d’un contre pouvoir, comme le prouve l’arrestation de dissidents il y a quelques jours (en savoir plus). La Colombie est également l’un des pays les pus dangereux au monde pour les journalistes (en savoir plus). Comme la France, les États-Unis font de la liberté une de leur valeur fondamentale. Et comme pour la France, certaines situations montrent une certaine schizophrénie et méfiance vis-à-vis de la liberté d’expression et de la presse. Si les journalistes de sont pas visés, les sources de ceux-ci, notamment pour toutes les révélations liées aux programmes de surveillance massive, risquent la prison. Le soldat Manning, source de l’affaire « Wikileaks » a été condamné à 35 ans de prison (en savoir plus).
En Afrique, les nombreux et réguliers conflits compliquent la tache des journalistes et rendent leur travail particulièrement dangereux. En 2012, les autorités soudanaises ont fermé plusieurs journaux et arrêté plusieurs journalistes, notamment pour leurs critiques du gouvernement (en savoir plus). Dans d’autres pays, le printemps arabe a montré une réelle prise de pouvoir des peuples, notamment sur les réseaux sociaux, pour exprimer leurs idées et leur mécontentement. Toutefois, il semblerait que la liberté d’expression perde du terrain ces dernières années. Ainsi, en Égypte, des journalistes ont récemment été condamnés à des lourdes peines de prison pour leurs opinions (en savoir plus).
Au Moyen Orient, la Syrie reste le pays le plus dangereux au monde pour les journalistes (en savoir plus). En Arabie Saoudite, les autorités exercent un contrôle très important sur Internet pour limiter la diffusion de l’information (en savoir plus).
En Asie, la Chine s’attaque régulièrement aux investigations de la presse étrangère ou aux actions de dissidents en faveur des droits de l’homme et de plus de transparence. Des dissidents sont régulièrement emprisonnés et leurs procès considérés comme inéquitables. C’est notamment le cas de Xu Zhiyong, dissident considéré comme modéré et condamné en 2014 pour ses actions militantes (en savoir plus). Au Japon, l’après-Fukushima a également montré que les moyens étaient multiples pour freiner le travail des journalistes, sans pour autant, en apparence, nuire à la liberté d’expression et de la presse. Un journaliste Freelance a par exemple été victime d’un véritable acharnement judiciaire suite à ses investigations (en savoir plus).
Ci-dessous, une carte qui illustre la liberté de la presse dans le monde en 2014.
Pour soutenir les libertés fondamentales, et le travail des journalistes, je vous encourage à suivre les actions des deux ONG Reporters Sans Frontières et Amnesty International.