Ma deuxième expérience de volontariat en Corée du Sud m’a amené à travailler dans un lycée alternatif. Au cours de ces deux mois et demi d’expérience, nous avons eu une coupure d’une semaine pour partir en randonnée avec les élèves et professeurs. Au programme : 100km en 5 jours à travers la Corée du Sud.
1er jour – 20 km
Lorsque je me réveille, j’ai la mauvaise surprise de découvrir qu’il pleut… Suite au retard de certains, on prend également du retard au départ. Finalement, nous montons tous dans le bus pour un trajet d’1h30 censé nous amener à notre point de départ.
Le parcours est relativement facile, il s’agit de longer une rivière, principalement en vallée. Le terrain est donc majoritairement plat et les 20km s’avalent en même pas 4 heures. Une fois sur place, il faut alors apprendre à monter les tentes et préparer à manger. J’ai également pour mission de faire, chaque soir, un montage de ce que j’ai filmé la journée. Ce n’est pas forcément facile, ni très efficace, de faire du montage en urgence, mais après 1 heure de travail, j’arrive à avoir un bout de vidéo de trois minutes. Le repas est plutôt simple et après, on s’installe tous rapidement dans nos tentes respectives. Je partage la mienne est Sven, l’autre volontaire, et avec le professeur de musique, un Coréen avec qui nous avons fait connaissance il y a quelques semaines dans le cadre d’un match de Basket avec les élèves.
J’avais bien sur, pour ces cinq jours, prévu plusieurs vêtements de rechange, mais au mois d’octobre, en Corée, les nuits sont déjà très fraiches et le sac de couchage qui m’a été fourni n’est clairement pas adapté pour ces températures. Du coup, je m’endors avec plusieurs épaisseurs de vêtements. Ce n’est pas très confortable, et comme il fait toujours froid, je me réveille plusieurs fois dans la nuit.
Vers 2h du matin, à mon grand étonnement je suis seul dans la tente. Je ne cherche pas trop à comprendre et tente comme je peux de me rendormir. Vers 4h, le sommeil me jouant encore des tours, je me réveille et constate qu’ils sont de retour. Je n’ai eu l’explication que le lendemain matin.
En fait, Sven a vu le prof se lever et en a fait de même quelques minutes après, pour prendre sa douche. Ce n’est qu’après celle-ci qu’il a réalisé que le prof ne s’était levé que pour son tour de garde et qu’on était toujours en pleine nuit ! C’est ça de ne pas avoir de portable ni de montre… Au final, il a eu l’opportunité de boire un coup avec le prof durant son tour de garde avant de se recoucher !
2e jour – 32 km
Après une nuit ou tout le monde a eu beaucoup de mal à dormir, marcher autant de kilomètres était mission impossible pour beaucoup ! 7 étudiants ont fini en bus. A un moment donné, un groupe devant nous est parti du mauvais coté, et comme ils étaient déjà à une certaine distance, il nous a fallu courir pour les prévenir avant de faire demi-tour, ce qui a du ajouter 2 bons kilomètres au parcours initial.
Autre « mésaventure », lorsqu’un des professeurs coréen nous a dit qu’il était dangereux de nous allonger dans l’herbe… nous avions décidé, avec Sven, de faire une petite pause de dix minutes. Nous avions trouvé un coin tranquille, au soleil, juste à coté d’un stade de foot. Pas de serpents ou autre bestiaux dangereux à l’horizon, et aucun passage humain non plus, c’était le lieu parfait pour se reposer. Mais non, encore une fois sans explications, il nous a demandé de ne pas s’allonger là mais plutôt sur le chemin juste à coté. En béton.
Juste avant d’arriver sur le lieu de bivouac pour la nuit, nous avons eu envie de nous boire une petite bière avec Sven. Nous les avons acheté et nous sommes caché dans la cour à l’arrière du magasin pour ne pas être vu des étudiants. Finalement, deux nous ont trouvé, puisqu’eux même avaient choisi ce lieu pour fumer en cachette 🙂
Pour cette deuxième nuit, le bivouac était prévu dans la cour d’une école. Alors que les étudiants installaient logiquement leurs tentes sur l’herbe, le même prof qui nous avait « embêté » dans la journée voulait que l’on installe les tentes des profs sur le parking, dur et au bord de la route… Afin d’éviter de faire quelque chose de stupide, nous avons demandé à un autre professeur, et finalement, toutes les tentes des professeurs se sont retrouvées sur l’herbe.
Comme je l’ai évoqué plus haut ,l’équipement dont nous disposions n’était pas adapté pour du bivouac avec des températures si basses. C’était donc très frustrant de savoir que le gymnase, bien plus chaud, resterais ouvert toute la nuit mais que nous n’avions pas le droit d’y dormir… Nous n’avions même pas le droit d’y aller pour la projection du film de la journée et des photos. Par contre, pas d’inquiétude, tout le monde pouvait aller y recharger son smartphone, il y a a quand même des limites à la vie sauvage 😉
Juste avant d’arriver sur le lieu du bivouac, nous avons vu une banque. Sven m’a raconté qu’il lui arrivait « fréquemment », en Allemagne, après une soirée arrosée, de dormir dans les halls de banque, cars ils avaient l’avantage d’être chauffés. Une fois que tout le monde était couché, nous nous sommes donc dirigés vers ce hall (avec l’accord de la prof d’anglais qui était notre contact dans l’administration). C’était effectivement nettement plus confortable, mais les règles ne sont pas les mêmes. Après 1h30 de sommeil très agréables, nous avons été réveillés par un policier alerté par une alarme.
Heureusement, celui-ci était très gentil et nous a même demandé si nous avions un endroit ou dormir.
3e et 4e jour – 22 km et 20 km
Alors que certains élèves, en difficulté la veille, sont repartis en bus jusqu’au lycée, la plupart d’entre nous poursuivent la route. Une fois de plus, nous avons la chance de marcher sous le soleil, malgré un départ en pleine brume.
Comme la veille, certains sont arrivés jusqu’à 2h avant les autres, et que tout le monde était en petits groupes, les professeurs ont décidé que tout le monde devrait marcher ensemble. Une idée qui a créé plein de frustration. On ne demande pas à ceux marchent lentement d’accélérer, alors pourquoi demander à ceux qui marchent vite de marcher lentement, voir très lentement. Pour certains la marcher, et le trekking, est une activité sportive et c’est particulièrement frustrant et ennuyeux de devoir piétiner. Il aurait été plus simple de créer 2 ou trois groupes s’ils ne voulaient pas de dispersion. Mais non, encore une fois, une décision plus que bizarre a été privilégiée. Cette règle a été respectée pendant 3h, beaucoup d’élèves se sont plains et heureusement, après le déjeuner, tout le monde a pu reprendre à son rythme.
Pour le 4e jour, nous étions supposés marcher 20km, mais constatant la fatigue de certains les professeurs ont décidé d’emprunter un chemin plus court, et nous n’avons effectué qu’une quinzaine de kilomètres.
5e jour – 5 km qui deviennent…
… 0 km ! Alors que l’on était presque au bout, les professeurs ont choisi d’annuler marche du jour. Les élèves sont donc partis de bonne heure, en minibus, jusqu’à la gare routière. A peine ceux-ci partis, à 9h du matin, les professeurs, restés pour désinstaller le campement, ont ouvert les bouteilles de liqueur et « fêté » la fin de la semaine, ou peut être bien le départ des élèves !
Superbe expérience!
Je rêverai de vivre ce genre d’expérience!