Peu de temps après mon arrivée en Corée du Sud, j’ai rencontré un couple de voyageurs qui m’a parlé d’un lieu un peu particulier à visiter dans ce pays… L’Hôpital psychiatrique abandonné de Gonjiam ! J’ai un peu trainé avant de m’y rendre et je me suis finalement lancé il y a quelques jours, avec une amie. Pour ceux qui souhaiteraient s’y rendre, vous pouvez consulter l’itinéraire détaillé, avec coordonnées GPS.
Après deux heures dans les transports en commun, j’arrive dans la petite ville de Gonjiam, dans la province de Gyeonggi. Armé de mon GPS et des coordonnés de l’hôpital, je me lance dans une marche d’une vingtaine de minutes jusqu’à me retrouver face à une barrière verrouillée par un cadenas assez imposant, un message d’interdiction d’entrée et des barbelés fort dissuasifs. Je marche sur une dizaine de mètres et me retrouve face à une forêt en pente. Après quelques secondes de réflexion, je me lance à l’assaut de cette pente, espérant trouver un autre accès à l’hôpital.
Un hôpital psychiatrique perdu dans le temps
Après avoir pris un peu de hauteur, je commence à apercevoir l’hôpital et me rend compte rapidement que plus aucune barrière ne me sépare de celui-ci. J’aperçois d’abord un petit bâtiment caché par les arbres, avant me retrouver face à l’imposant immeuble principal de l’institution. Plus j’approche et plus je me rends compte que le bâtiment est vraiment délabré. Toutes les vitres on été détruites et les murs sont dans un sale état. L’atmosphère est pesante et la tension monte peu à peu.
Le temps de prendre quelques photos et mon amie et moi nous décidons à rentrer à l’intérieur de l’hôpital. La première place est plutôt éclairée, des graffitis en anglais et fausses marques de sang cassent un peu l’ambiance. Mais, déjà, un couloir bien obscur retiens mon attention. Pourtant, je ne m’aventure pas dedans tout de suite, je préfère prendre mes marques dans ces premières pièces plus « rassurantes ». Après quelques minutes, je pénètre enfin dans ce long couloir obscur et découvre des pièces abandonnées plus glauques les unes que les autres. Des portes arrachées jonchent le sol, le « mobilier » des chambres est sans dessus-dessous et les plafonds sont complètements délabrés. A chaque coup d’œil dans une autre pièce, je découvre quelque chose qui pend au plafond, et craint de tomber, dans l’une d’elles, sur un corps pendu… C’est bien sûr improbable, mais l’ambiance est suffisamment glauque pour installer un climat de malaise qui laisse imaginer des images dignes des pires films d’horreurs ou autres survival horror ! Si, comme moi, vous avez vu et aimé le Asylum, la saison 2 d’American Horror Story, vous pouvez imaginer les choses auxquelles on peut penser lorsque l’on se retrouve dans un lieu avec une histoire compliquée.
Une fois l’exploration du rez-de-chaussée terminée, je suis le premier à gravir les marches des escaliers pour découvrir le premier étage. Et c’est là que les choses sérieuses commencent…
Un esprit malin hante-t-il les lieux ?
Une fois franchi la dernière marche, je tourne vers ma droite, et là, j’entends un bruit aussi bref que violent derrière moi, alors que ma partenaire d’exploration est toujours en bas. Je commence alors sincèrement à paniquer. Mon amie me rejoint rapidement mais nous n’entendons rien d’autre. Nous poursuivons alors l’exploration dans la cour extérieure qui s’offre à nous plutôt que vers le couloir d’où vient le bruit. Cette cour, entièrement grillagée, est en fait un espace sportif, comme le prouvent un panier de basket rouillé et un filet de tennis délabré. La cour est enneigée et des marques de pas me laissent penser que quelqu’un d’autre est passé par ici récemment. Vivant ou mort, le mystère reste entier pour le moment ! Au bout de la court, une pièce contient une cuve qui n’est pas sans rappeler celle du film d’horreur Dark Water. La pièce étant ouverte, le vent pénètre à l’intérieur, créant d’étranges bruits au contact du polystyrène et autres éléments délabrés…
Comme pour l’étage précédent, après plusieurs minutes d’exploration “confortables”, nous décidons de nous lancer dans l’exploration du couloir principal. Mais le bruit entendu un peu plus tôt le rend encore plus terrifiant que le précédent. L’une des choses les plus appréciables est que les chambres ne sont vraiment pas similaires les unes aux autres. Chaque pièce est une petite découverte en soit, et lorsque nous pénétrons dans une chambre avec des dessins aux murs, on ne peut s’empêcher de se questionner sur la proximité entre artistes et « fous ».
Mis à part ce grand bruit qui m’avait un peu paniqué, tout s’était plutôt bien déroulé pour le moment. Mais forcément, dans un lieu comme celui-ci, les choses ne pouvaient pas rester rationnelles bien longtemps. Alors que nous étions en train de monter l’escalier, plusieurs portes se sont soudainement mises à claquer violemment, comme si un fantôme était en train de jouer à nous faire peur (et je peux vous dire qu’il y arrivait très bien !). Surpris et un peu effrayés, nous avons accéléré la cadence pour nous retrouver à l’étage au-dessus, et là, une autre porte nous a joué des tours. Mais contrairement aux autres portes qui se fermaient bruyamment, celle-ci s’est fermée, très lentement, laissant jaillir une lumière aveuglante venant du fond du couloir, le tout dans un terrible grincement aussi insoutenable qu’interminable. Il y avait très peu de vent ce jour là et il est quand même fortement étrange que celui-ci est un effet aussi différent sur les portes lorsqu’elles sont derrière nous ou lorsqu’elle sont face à nous !
Ces « petites frayeurs » ne nous ont pas empêché de poursuivre notre exploration, et rien d’autre d’anormal n’est arrivé. Nous avons finalement survécu à cette exploration angoissante, et tout ce que je peux vous dire, c’est qu’elle a était extrêmement fidèle à mes attentes. C’est suffisamment glauque pour mettre mal à l’aise, il y a plein d’objets d’époques qui contribuent fortement à l’atmosphère oppressante, et forcément les divers claquements et grincements de portes ont contribué à nous faire vivre une expérience riche en sensation.
Dans le bus du retour, je n’ai pu m’empêcher de repenser à ces portes qui se fermaient aléatoirement, et si je ne crois pas aux fantômes à proprement parler, je suis persuadé que les lieux sont chargés d’une énergie qui leur est propre et qui est liée aux gens qui y sont passés, aux évènement qui s’y sont produits. Oui, le vent a fermé ces portes, mais il l’a fait d’une bien drôle de manière !
Vidéos de l’exploration
Cette deuxième vidéo, d’une durée de près de 30 minutes, a été réalisée par Nunaya, youtubeuse Spécial Corée du Sud, avec qui j’ai eu le plaisir de faire cette exploration. Vous pouvez voir plus de ses vidéos par ici ! C’est une retranscription plutôt fidèle et assez complète de notre exploration, donc si vous prévoyez de vous rendre en ces lieux, je vous conseille de passer votre chemin et de garder un peu de surprise pour le grand jour. Après, si vous avez envie de vous plonger dans l’ambiance, vous aller vous régaler devant le superbe travail de Nunaya !
« fixez bien le fond du couloir » : trop badant !
Superbe ! Par contre je serais probablement partie en courant, les bras au dessus de la tête avec ces portes !! 😉
Un fou qui explore un lieu abandonné pour les fous …. J’adhère et j’adore hahahha ^_^
Ahhh de l’urbex en Corée du Sud, trop cool cet article et super idée 😉 Par contre j’avoue ton récit est bien flippant et les messages aux murs n’aident pas ! A te lire, pas évident que j’aurais terminé la visite… Je me doute que ce n’est pas super populaire comme sortie mais du coup seulement les touristes curieux s’y aventurent ou les locaux aussi ?
Dans mon entourage, les rares intéressés n’étaient pas Coréens. Il y a en fait très peu de touristes, à-priori environ 1000 par an, et c’est très peu connu malgré une citation par CNN il y a quelques années comme l’un des endroits les plus effrayants de la planète.
Trop bien, c’est le genre de délire qui m’aurait tripper ! C’est le même Hôpital dont tu fais allusion dans l’article suivant ?
Car elle est hallucinante l’histoire. Si c’est ça c’est peut-être des fous restants qui vous ont mis la frousse !
PS : un lol pour le com de tunimaal
Oui c’est le même lieu. Il n’y avait aucune ressource en français qui indique comment s’y rendre, et même les infos en anglais ne sont pas si faciles à trouver. Avec l’itinéraire expliqué dans, l’article, impossible de ne pas trouver l’hôpital !
Voilà un lieu génial sur le plan urbex. Mais flippant aussi.
Des visites insolites et marquantes comme je les aime…:-) Prochain défi : y aller seul et à la nuit tombante 😉
La Musique est super bien choisie !! On flippe bien avec la nana !! ^^
Dès que j’ai entendu cette musique je me suis dit qu’elle collerait parfaitement 🙂
On peut dire que ça c’est un article bien spécial ! Et super flippant… Je pense que j’aurais fait demi-tour assez rapidement ! lol
Merci pour ce reportage et toutes les précisions qui nous ont permises de trouver et de visiter cet endroit ce mercredi!
Nous étions 4, mes 2 filles, mon fils et moi-même.
Petites précisions sur le trajet: Nous avons pris le bus 500-2 à Gangnam. L’arrêt se situe au centre de la route, plutôt au niveau de la sortie 6 je crois (on a un peu cherché…!). Le trajet a duré environ 1h15, pour 2400 won.
Arrivés à Gonjiom, grâce à tes photos nous sommes descendus au bon arrêt! Puis nous avons très facilement suivi la bonne route! Merci!!
Nous sommes passés devant la barrière sans la voir car maintenant elle est peinte en blanc! C’est la petite maison suivante qui nous a indiqué que nous étions arrivés! Devant il y avait des tas de moules de mannequins et ça bossait à l’intérieur. Du coup on a choisi de grimper plus loin au milieu des arbres. Après une montée bien raide et une descente idem, on est arrivés rapidement devant les bâtiments.
La porte du bâtiment principal est maintenant libre, plus de grilles.
Pour la suite, ton récit est parfait, je ne vais pas le refaire!
Juste citer l’anecdote intrigante de la visite:
Mon fils est le premier à explorer, en filmant avec son téléphone.
Au second étage, à sa gauche, les portes sont toutes ouvertes. Il pousse une porte fermée sur sa droite, et l’instant suivant, la première porte à sa gauche se ferme, puis la troisième, puis la seconde!! dans un timing parfait……….et anecdote dans l’anecdote: la première porte qui s’est refermée portait le numéro 222!!
Il y avait un tout petit vent……on peut donc choisir de rester rationnel!!
Beaucoup d’autres bruits ont chatouillés nos oreilles pendant cette visite!
C’est intéressant de comparer nos photos avec les tiennes, et de voir les changements!
En tous cas je conseille la balade à tous ceux qui viennent en Corée!
C’est un endroit fascinant! Et jamais je n’y irai de nuit!!!
Ton article nous plonge directement dans ce lieu qui a l’air effectivement bien flippant. L’Urbex est toujours une activité bien stressante lors ce que l’on a tendance à sursauter pour un rien. Je pense que j’aurais fait deux ou trois crises cardiaques.