Trek du sanctuaire des Annapurnas : Jour 1, de Phedi à Tolka

Montée vers le sanctuaire des annapurnas

En 2010, j’ai accompli l’un de mes rêves les plus fous, réaliser un trek de plusieurs jours au Népal. Voici le récit de cet incroyable périple, jour après jour.

Lara et moi sommes arrivés hier à 15h en provenance de Katmandou, à Phedi, point de départ de notre Trek du sanctuaire des Annapurnas. Ce matin, après une bonne nuit de récupération de 11h d’un sommeil profond, nous nous sommes levés à 6h. Après un petit déjeuner rapide, nous avons attaqué l’ascension des premières marches. Une chienne s’est tout de suite raccrochée à nous. Je ne suis pas contre les compagnons de voyage, mais étant allergique aux poils de chien, j’ai tenté de la chasser pendant plusieurs minutes, en vain. J’allais devoir m’accommoder de ce compagnon de route imprévu.

Un chien au Népal

Après 1h30 de marche, nous avons marqué notre première pause pour déguster une barre chocolatée sensée nous redonner des forces pour la suite des évènements. Trente minutes plus tard, lorsque nous avons repris notre marche, Dougy (le surnom donné à la chienne à laquelle je me suis finalement vite attaché) qui s’était allongé juste à coté de nous, a continuer à nous suivre, n’ayant probablement rien prévu de mieux dans son agenda matinal. Un peu plus loin, nous avons croisé un groupe extrêmement pressé de singes qui n’avaient pas l’air d’apprécier la compagnie de Dougy. A peine l’avaient-ils aperçu qu’ils se sont réfugiés dans les hauteurs des arbres à proximité.

Lorsque nous sommes enfin arrivés à Damphus, Dougy a de nouveau du faire face à des hostiles un peu moins effrayés que les précédents. En effet, deux chiens ne semblaient pas tolérer sa présence sur leurs terres. Un début de bagarre a éclaté et il a fallu mon intervention et celle du maître de l’un des agresseurs pour calmer les choses entre les animaux, comme transformés en démons par leur haine respective. En début d’ascension, j’étais curieux de voir cette chienne s’attacher si facilement à nous, alors que nous avions croisé de nombreuses autres personnes qu’elle aurait pu suivre. Après cet incident, j’étais surtout surpris par moi-même, comment j’avais pu m’attacher si vite à cet animal. Durant notre déjeuner, je lui ai proposé un biscuit et un peu d’eau fraiche, mais rien de cela ne l’intéressait. Qu’est-ce qui le poussait à nous suivre comme cela dans ces ascension abruptes, lui, dont la langue hors de son museau exprimait la fatigue d’une telle marche ? Enfin, jusqu’où allait-il nous suivre ? J’eus la réponse une heure plus tard. A la sortie de Damphus, Dougy, qui nous suivait comme une ombre, s’était tout simplement envolé, comme l’ombre de Peter Pan. Probablement avait-il oublié d’emporter sa carte TIMS (Carte obligatoire, et relativement chère, pour tous les trekkers), qui nous a été demandée au poste de contrôle. Nous avons donc poursuivi le reste du chemin en couple.

Une prairie vers les Annapurnas

Arrivés à Pothana, 1990m d’altitude et supposée fin de la montée selon le Lonely Planet, nous avons récompensé notre effort d’un thé bien chaud. C’était un peu prématuré, puisqu’en lieu et place de la descente annoncée, il nous restait en fait encore une heure de marche en montée jusqu’à Bichok. A partir de là, nous avons enfin eu le droit à plusieurs kilomètres de descente jusqu’à Tolka, 1810m. Il était 15h30 et nous avions accompli notre première journée de marche avec succès.

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Aussitôt arrivés à l’auberge, nous nous sommes jetés sous la douche, dont les goûtes brulantes semblaient avoir un effet régénérateur sur notre corps et sur nos muscles. Nous avons ensuite commandé nos repas, un Dal Baat (plat local à base de riz) pour moi, et une simple assiette de riz pour Lara. Les plats nécessitant 2h de préparation, nous en avons profité pour lire, écrire et faire la connaissance de Terry. Comme son illustre homonyme Terry Gilliam, il a travaillé dans le cinéma. Après une formation en montage, il a rejoint le département costumes pour des films hollywoodiens comme Unstoppable, le dernier Tony Scott. Mais très vite, comme beaucoup de voyageurs que l’on a rencontrés, il a ressenti comme un manque, et ses désirs de voyage et de découverte du monde l’ont poussé à partir pour un an en Nouvelle Zélande, avant de rejoindre le Népal aujourd’hui. Avec lui, nous avons parlé Nouvelle Vague française (et avons découvert une passion commune pour François Truffaut), cinéma asiatique, plans séquences, Kurosawa ou encore Hitchcock. Touchés par la fatigue et surtout par le froid, nous sommes tous allés nous coucher vers 19h30, un horaire à priori surprenant mais très classique lors d’un trek…

Découvrez la suite : Jour 2 – De Tolka à Chomrong

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Christopher

Accro au voyage depuis 2008, j'aime découvrir de nouvelles destinations en prenant mon temps, et si possible en faisant du sport ! Je suis également passionné de cinéma, donc il peut m'arriver de faire référence à des films dans certains articles.

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